Le cuir a été l’une des premières ressources de l’homme, la maroquinerie existe donc depuis des milliers d’années. Bien sûr, les techniques de travail du cuir ont fortement évolué au fil des siècles, en s’adaptant aux changements de la société. Le terme « maroquinerie » est plus récent. Ce serait une extension du terme « maroquin » désignant les cuirs de chèvres et de boucs en provenance du Maroc, où le tannage de ces peaux aurait été mis au point. Par extension, on a désigné maroquinerie, l ‘ensemble des petits objets : sacs, coffrets, portefeuilles.

Aujourd’hui, la maroquinerie englobe une multitude de produits. On y retrouve la bagagerie (sacs, valises), les objets de poche (portefeuilles, porte-monnaie, étuis), les accessoires (ceintures, porte-clefs) ainsi que toutes les pièces recouvertes de cuir gainé excluant les vêtements, les chaussures ainsi que la sellerie.

Les différents cuirs

Les cuirs sont séparés en deux grandes familles : les cuirs provenant d’animaux de la ferme (soit la plupart des types de cuirs) et les cuirs dits “exotiques”qui bénéficient de grains particuliers comme l’alligator, l’autruche, le serpent ou le galuchat.

Pour les articles de petite maroquinerie, les artisans travaillent généralement à partir :

de cuirs d’agneau qui sont réputés pour leur toucher doux et soyeux et sont particulièrement adaptés aux petites pièces raffinées.

de cuirs de vachette qui sont plus rigides et permettent de mettre davantage en valeur les pièces et d’assurer une meilleure tenue aux articles de maroquinerie du type sacs et besaces.

Les plus beaux cuirs proviennent de cuirs français, italiens et espagnols.

Le tannage

Quel qu’il soit, le cuir doit être tanné. Il existe de multiples méthodes de tannage, mais les deux suivantes sont les plus courantes

Le tannage au chrome : technique la plus répandue, cette méthode est moins coûteuse, mais très polluante. Les cuirs issus de cette méthode vieillissent souvent mal et peuvent provoquer des réactions allergiques.

Le tannage végétal : plus chers, les cuirs issus de tannage végétal sont traités avec du tanin qui est une méthode naturelle. Ces cuirs sont plus beaux à l’œil et se patinent avec le temps. Il va sans dire que les artisans maroquiniers français optent sans hésitation pour cette technique de tannage.

Les métiers du cuir

Le Tanneur transforme les grandes peaux brutes (vache, veau, ..) en cuir imputrescible par l’emploi du tanin. Le tannage peut s’effectuer avec des minéraux (chrome) ou être végétal ou combiné (extraits de tannants végétaux composés minéraux et d’huiles végétales, animales ). Pour rendre les peaux ou le cuir utilisable, le tanneur doit respecter plusieurs étapes de préparation et de traitement : nettoyer les peaux et le cuir, les assouplir, les saler, les épiler, et les huiler. Tout au long du processus, le tanneur veille à l’état des peaux afin d’ éliminer les imperfections même s’ il peut en subsister.

Le Maroquinier est par définition un artisan qui travaille le cuir. Son savoir-faire ancestral se perpétue tout en s’adaptant à la tendance actuelle. Il choisit ses cuirs, réalise et fabrique avec passion toute sorte d’objets en cuir de la vie courante comme les articles de maroquinerie ou objets de décoration. Il dessine un prototype d’objet et procède ensuite à la coupe du cuir ou de la peau. Du choix du matériau aux finitions, en passant par la découpe et l’assemblage, il maîtrise l’ensemble du processus de fabrication. Pour découper les peaux à la main, il manie le couteau à parer et le couteau de pelletier. Pour l’assemblage, le maroquinier pratique la couture à la main ou à la machine. Il utilise différentes techniques : rivetage, soudage, piquage. S’il pique à la main, il se sert d’une alêne traditionnelle. Certaines opérations peuvent être automatisées avec une presse hydraulique, des ciseaux électriques pour la coupe, une machine à refendre. L’étape finale consiste à poser les accessoires : fermoirs, boucles, pressions.

Le Sellier est le professionnel qui utilise le point sellier. C’est de la couture main. Il fabrique les articles de maroquinerie avec le point sellier. A l’origine, ce point était utilisé pour fabriquer les selles mais a été repris pour d’autres fabrications. Ainsi, on parle de la sellerie automobile, sellerie nautique avec une fonction de garnisseur. De même la sellerie maroquinerie fabrique des articles de maroquinerie en utilisant les caractéristiques de la sellerie :

– Fabriqués entièrement ou partiellement en cuir.
– Conçus avec des coupes franches.
– Assemblés à la main par le point sellier.

Le Gainier recouvre de cuir (ou d’un autre matériau souple) un support rigide ou fût. Il fabrique des étuis, des présentoirs, des coffrets, des écrins mais aussi des articles de bureaux.