Comment débute la création d’une collection ?
La démarche créative
« J’ai appris le dessin et la peinture lorsque j’étais petite, avec ma maman, elle-même artiste peintre. J’ai rapidement baigné dans la couleur, les techniques picturales et la culture artistique. Et puis durant mes études, j’ai appris que « savoir dessiner » n’était pas suffisant. Il fallait avoir une vraie démarche créative, c’est à dire apprendre à avoir des idées, et à les concrétiser. Je définirai la démarche créative par un chemin qui débute par une idée, et qui se termine par un ensemble de productions cohérentes entre elles.
Beaucoup ne jurent que par les mood boards et autres tableaux Pinterest. J’avoue avoir tenté de hiérarchiser, trier, ranger mes idées. Mais je n’ai jamais réussi… J’utilise Pinterest pour enregistrer les images que j’aime, mais je retourne rarement sur les épingles déjà enregistrées. J’ai aussi essayé de ranger toutes mes images inspirantes par thème ou par couleur. Mais je crois que je n’ai aucune rigueur pour ce genre de chose. J’ai donc décidé de créer mon propre chemin de démarche créative ! »
D’abord, trouver un thème
« Quand j exerçais en tant que salariée au sein d’un groupe, je travaillais pour des clients à partir d un brief de style :un thème, des images, des idées de couleur..
Aujourd’hui, je définis moi-même mon style. C’est cela qui structure la pensée, les esquisses. Comme beaucoup de créatifs, je souffre du syndrome des 1000 idées à la seconde, et du « choisir, c’est renoncer ». Le choix du thème n’est donc pas aisé. souvent j’en choisis plusieurs, et je retiens celui pour lequel les esquisses sont les meilleures.
Mes thèmes de prédilection, ceux qui vont m’amener vers la richesse et la phosphorescence d’idées sont des choses qui me touchent. Ce sont ces choses avec lesquelles j’ai un vrai lien de cœur.
Mon premier thème, qui m’a amené à créer les motifs Point d’Esprit, Jour Brodé ou Aux fuseaux m’est venu après avoir vidé les placards de ma mamie. En plus du lien du sang, je partageais avec ma grand-mère une passion pour le tissu, la matière et la couleur. Elle faisait de la broderie au point de croix, du patchwork et du tricot. J’adorais voir les dentelières travailler avec leurs fuseaux.
Elle triait ses coupons, ses fils, ses matières récupérées dans des vêtements abîmés. Tout était rangé dans des boites en métal. J’ai tout récupéré et emmené en attendant de voir ce que je pourrais en faire.
Le premier dessin que j’ai réalisé pour Le Pompon a été une esquisse du motif Point d’Esprit, réalisé au stylo bille à partir d’une broderie de drap en lin ancien. Et ce dessin est celui qui a le plus de succès aujourd’hui ! »
La recherche de couleur
« Elle se fait toujours à la peinture, et commence souvent par une envie. Pour la dernière collection, j’avais envie d’un jaune. En général j’ai la couleur dans ma tête mais je mélange et teste de nombreuses couleurs avant d’atteindre mon jaune idéal. Les nuances sont tellement infinies. Pour le jaune, il m’a fallu ajouter une pointe de bleu pour lui donner cette fraîcheur.
Je remplis des feuilles entières de tâches de couleur. Je sélectionne celles qui me semblent être les meilleures. Puis je les découpe et les assemble pour voir si elles fonctionnent toutes ensembles, et avec les échantillons de tissu des collections précédentes. »
Ensuite, la recherche d’images
« Lorsque j’ai un thème en tête, je recherche des images, des photos, des échantillons. Pour mon dessin Abeille chérie, j’ai commencé à chercher des photos d’abeilles, j’ai fait plusieurs esquisses, puis des dessins plus complexes et poussés. Observer la forme globale de l’abeille, dessiner les détails des ailes avec ce « veinage » si particulier, saisir les caractéristiques qui font que l’on verra abeille, et pas une mouche ou une guêpe. Pour la ville, je suis partie de photos d’un récent voyage. J’aimais l’idée d’associer la ville à l’abeille, comme pour dire que l’on peut faire cohabiter les deux, mais qu’il faut vivre en bon intelligence. La première esquisse est parfois la bonne, mais je ne le sais qu’une fois que j’en ai fait plusieurs et que je peux comparer.
Pour le cas de l’abeille, je l’ai pensée petite, puis, à partir d’un autre dessin beaucoup plus grand, j’ai fait des tests : j’aimais beaucoup cette présence sur la quasi-totalité de la serviette de table ou du torchon. Je me suis demandé si vous l’aimeriez aussi… et c’est l’un des coups de cœur de la deuxième collection ! »
Histoire des créations Le pompon à suivre…
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Le Pompon
Source et crédit photo : © Lucie Dumont – Le Pompon